L'approche socio-écologique de la santé et l’approche par milieu de vie

L’utilisation de l’approche par milieu de vie est importante, car elle repose sur le fait que la santé n’est pas uniquement de la responsabilité des individus, ni uniquement du système de soins, mais que   « la santé est créée et vécue dans le milieu de vie quotidien des personnes où elles apprennent, travaillent, jouent et aiment », comme mentionné dans la charte d’Ottawa (OMS, 1986).

La santé et les problèmes de santé sont complexes. Ils sont influencés par de multiples facteurs, et ces facteurs interagissent les uns avec les autres. Ces facteurs sont appelés déterminants de santé.

Ces facteurs peuvent être des facteurs individuels mais également des facteurs environnementaux (physiques, sociaux, organisationnels, culturels).

Le modèle socio-écologique (MSE) permet de représenter ces facteurs et de considérer leur influence sur la santé et les comportements liés à la santé.

Le MSE est donc une représentation des déterminants de la santé qui intègre ces différents facteurs. Il contribue à l’identification des déterminants de santé et suggère les relations constantes et dynamiques qui existent entre eux.

Le terme écologique évoque plusieurs niveaux d’influence et fait référence aux interactions entre l’individu et son environnement à l’intérieur de chaque niveau, et entre les niveaux.

Ainsi, une approche écologique s’intéresse aux caractéristiques d’un individu, de son environnement, à ses relations avec celui-ci, ainsi qu’à ses aptitudes et capacités à interagir avec lui.


Figure 2 : Présentation de l’approche socio-écologique de l’activité physique[1]

Deux aspects clés du modèle sont à retenir :

  •  Niveaux multiples : le comportement des individus (alimentation, activité physique, tabac,...) est affecté par plusieurs niveaux d'influence, comme par exemple, l'attitude des proches par rapport au sport, ce qui est servi à la cantine, le règlement sur les distributeurs de boissons. 
  • Causalité/influence réciproque : par ailleurs, ces comportements s'influencent entre eux ; par exemple il y a un lien entre le fait de fumer et la pratique sportive ou entre le tri des déchets à la maison et la gestion de la pollution à l'échelle mondiale.

Le Modèle socio-écologique comprend quatre niveaux d'influence :

  • individuel/intra-personnel : caractéristiques individuelles (connaissances, compétences, capacités d'adaptation, auto-efficacité, statut social, ressources financières, âge…).
  • interpersonnels (famille, amis, pairs) : relations d'une personne avec d'autres personnes, processus interpersonnels et groupes fournissant identité et soutien.
  • organisationnel/environnemental (magasins, organisations communautaires, lieux de culte, milieux de vie…) : institutions sociales ayant des caractéristiques organisationnelles et des règles et règlements de fonctionnement formels (et informels).
  • communauté : normes communautaires (règlements communautaires), relations entre organisations, institutions et réseaux informels dans des limites définies.
  • politique publique (nationale, régionale, départementale, locale) : politiques et lois qui réglementent ou soutiennent les pratiques/actions.

La disposition des niveaux reflète la multiplicité de leurs interrelations et leur proximité relative avec la personne.

L’approche par milieu de vie

L’approche par milieu de vie est mise en avant dans la Charte d’Ottawa (WHO, 1986). Un milieu de vie promoteur de santé est défini comme « un lieu ou un contexte social au sein duquel des individus s’engagent dans des activités quotidiennes où des facteurs environnementaux, organisationnels et personnels interagissent pour influencer leur santé et leur bien-être » (Nutbeam, 1998).

Une grande diversité de milieux de vie existent, que ce soient des villes, des prisons, des écoles, des universités, le milieu du travail, ou encore le milieu du sport. Ainsi par exemple,  cette approche est largement utilisée à l’école (Langford et al., 2014) ou dans les villes (De Leeuw, 2009).

L’utilisation de l’approche par milieu de vie est importante, car elle repose sur le fait que la santé n’est pas uniquement de la responsabilité des individus, ni uniquement du système de soins, mais que « la santé est créée et vécue dans le milieu de vie quotidien des personnes où elles apprennent, travaillent, jouent et aiment », comme mentionné dans la charte d’Ottawa (OMS, 1986).

L’approche par milieu de vie permet de se centrer sur les lieux où la santé se créée (se maintient ou se dégrade), d’identifier les parties prenantes, d’observer et de mesurer les impacts d’une intervention et d’identifier des leviers pour des changements pérennes dans la société (Pommier 2020).

En résumé, les milieux de vie ont une influence directe sur la santé et ces milieux influencent les choix et les possibilités des personnes pour améliorer leur santé et leur bien-être.

[1] Oppert J.-M., Simon C., Rivière D., Guezennec C.-Y. Activité physique et santé. Arguments scientifiques, pistes pratiques. Ministère de la Santé, coll. " Les synthèses du PNNS ", 2006 : 58 p., d’après Booth, Sallis, Ritenbaugh et al. (2001). Environmental and societal factors affect food choice and physical activity: rationale, influences, and leverage point. Nutrition review, 59(3).


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